Je ressens toujours un grand malaise avec les photos que les autres publient de mes enfants (ou de moi) sur les réseaux sociaux. Je ne suis surement pas la seule qui éprouve cette sensation. Mes enfants sont toujours beaux et à tout moment. Même quand ils font des grimaces ils sont beaux! Ce n'est pas ça le problème. Je donnerais mon consentement à la terre entière afin qu'elle puisse partager leurs binettes sur le net tellement j'en suis fière! L'affaire c'est qu'il ne s'agit pas de moi, il s'agit d'eux, de mes enfants. Ils sont bien trop jeune pour donner leur accord. Il en vient donc à nous les parents de tolérer, ou non, les publications de nos proches (et moins proches) sur la place publique.
Est-ce que ça vous déranges que l'on publie des photos de vos enfants (ou de vous) sans que vous ayez donné votre consentement? Oui? Non? Et bien moi, que les photos soient belles ou non, ça me dérange!
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| Awkward photo de moi et mon petit frère. 1984 |
Retour en arrière
Souvenez vous du moment embarrassant quand votre maman ouvrait l'album de bébé pour faire découvrir à votre nouvel amoureux des petits moments coquins de votre enfance. Oui, oui! Souvenez-vous! Imaginez maintenant que cet album est accessible à tout moment et par n'importe qui sur les Internets! Moins plaisant n'est-ce pas? Par chance pour vous (et pour moi), ces photos dorment dans un lieu bien inaccessible et confidentiel!!!
Aujourd'hui vous êtes grand et de temps à autres vous succombé à publier des photos de votre jeune temps loufoque le vendredi sur Instagram sous le hastag #flashbackfriday. Pas de trouble puisque c'est de vous qu'il s'agit. Allez en paix! Beatrice Martin écrivais d'ailleurs ceci à propos des photos sa fille: «Sa vie étant la sienne, je me verrais mal de prendre la décision de la montrer au monde entier sans qu’elle m’aie donné son accord, chose qu’elle peut difficilement faire en ce moment. J’espère que vous comprendrez. Ce n’était pas une décision simple à prendre. C’est tout simplement pour éviter qu’à 15 ans, elle me fasse une crise parce qu’elle pourra trouver des photos d’elle bébé sur Google. ;)» Voilà qui résume bien ma pensée. Bon d'accord, je ne suis pas Mme Martin et mes enfants n'auront probablement jamais la même visibilité planétaire que sa fille. À tout le moins le concept reste le même.
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| Photo de Béatrice Martin sur Instagram |
Une éducation à faire
Les outils de partage se veulent de plus en plus accessibles et faciles d'utilisation. On partage tout et sans filtre. Tout le monde s'expose et expose désormais sa vie et la vie des autres sans soucis. Tout le monde le fait alors ça doit être correct. C'est ça vivre en 2013, assumes! NOT! Nerver assume! J'ai du passer pour la fille super freak et contrôllante plus d'une fois en demandant à mes proches de retirer les photos de mes enfants (ou de moi) sur Facebook. Mes proches sont maintenant bien averti que s'ils veulent publier une photos de ma famille ils doivent me demander mon consentement. La plupart de mes proches avaient déjà le même mindset que le mien au départ. Mais pour les autres j'ai dû leur faire part de mes choix. Une fois avoir exprimée ma demande la plupart m'ont compris et m'ont respecté. Malheureusement ce n'est pas toujours aussi simple. Une fois je me suis fait dire par une connaissance que si j'avais un problème avec Facebook et bien de ne pas l'utiliser. Je me suis fait expliquer que dans une fête d'anniversaire je ne pouvais pas contrôler toutes les caméras et contrôler leurs publications. Oui, il est vrai que je ne peux pas contrôler les caméras. Néanmoins je ne resterais certainement pas les bras croisés à ne pas faire respecter mes convictions. D'ailleurs selon la loi, il est strictement interdit de publier une photo sans demander l'autorisation du sujet. Comme c'est écrit sur le site www.educaloi.qc.ca et je cite: «Toute personne a un droit sur son image et sur l’utilisation qui en est faite et peut, suivant cette idée, s’opposer à sa reproduction ou sa diffusion. Il est ainsi interdit de publier dans un journal, une revue, une publicité ou sur les réseaux sociaux la photo ou la vidéo d’une personne que l’on peut reconnaître, si cette personne n’a pas donné son accord.» Autrement dit, ton image t'appartient. Dans des cas d'atteinte à l'estime d'une personne on dit que «cette personne peut s’adresser à un juge et demander un montant d’argent pour réparer le tort qu’elle a subi.» Comment prévoir les conséquences qu'aurons ces images sur la vie de votre futur adolescent/adulte? Il est aussi intéressant de savoir qu'il est impossible d’avoir un contrôle total sur les photos qui seront publiées sur Internet. Aussitôt les photos mises en ligne, d’autres personnes peuvent les télécharger, les modifier ou les transmettre.
Il y a plusieurs règles de conduite non-écrite sur les réseaux sociaux. L'éducation de celles-ci restent encore à faire. Les ados, entre autre, font souvent un usage très inapproprié des réseaux sociaux. Cela peut rendre l'intimidation 100X plus destructive. Puisque Facebook fera sans doute parti de l'avenir de mes enfants, ça m'inquiète quelque peu. Tellement que j'ai déjà écrit au ministre de l'éducation afin lui suggérer d'introduire des cours sur l'utilisation des réseaux sociaux dès la 6 ième année du primaire.
Aussi, j'aimerais être clair, le fait que je puisse parfois partager des photos de mes enfants ne donne aucunement la permission à quiconque de le faire! Je ne publie jamais des photos des autres sans demander leur consentement. Je m'attend donc à la même chose. Astuce: quand je veux partager des photos avec des personnes précises j'utilise Flickr où je peux créer des albums privés et sécurisés.
Bref, c'est un phénomène plutôt récent que les parents mettent des photos de leurs jeunes enfants en ligne. Je crois qu'il faut être sélectif sur ce que nous publions sur eux. Rappelons nous qu'ils grandirons avec ces images. Contrairement à nous quand nous étions enfants, nos photos n'étaient accessibles que dans l'album très très privé de nos parents. Les conséquences qu'en subirons nos enfants ne sont pas encore connus et sont bien hypothétiques pour le moment. Pour le respect de mes enfants je continuerais de limiter les photos que je publie d'eux et je garderais l'oeil ouvert sur les publications de mon cercle, tel un patrouilleur du net!
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